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qu’est ce que c’est une violence gynécologique

Qu’est ce que c’est une violence gynécologique? Je ne sais pas vous, mais moi j’ai connu des violences gynécologiques sur ma peau. Et c’est quelque chose qui ressort aussi dans les papotages lors de mon atelier « Mon cycle heureux ». C’est un sujet intime mais tellement courant qu’il faudrait en parler plus librement. Pour que les choses changent enfin.

QU’EST CE QUE C’EST UNE VIOLENCE GYNECOLOGIQUE?

Une violence c’est un acte imposé.

Personne peut toucher à notre corps sans avoir notre consentement. La personne est tenue à nous expliquer ce qu’il veut faire, pourquoi et à nous demander notre accord.

Maintenant, avec l’affirmation des naissances naturels ou physiologiques on commencé un peu à parler des abus qui sont commis lors des accouchements. Le non respects dans les souhaits dans la manière d’accoucher, La violence verbale. Les manières brusques. Les épisiotomies pas nécessaires. Le point du mari (il parait que certains gynécologues rajoutent un point de suture de plus pour rétrécir le vagin et augmenter le plaisir de l’homme).

Mais pour les accouchements il s’agit souvent d’operations d’urgence. Que je me sens en partie disposée à justifier par les conditions de travail épouvantables dans les maternités, le manque de personnel et la fatigue des soignants qui n’ont pas le temps de prendre le temps. Et ça c’est une autre injustice, mais sur laquelle on a pas trop de pouvoir.

Le problème est que des violences existent aussi lors des simples consultations.

Et elle sont parfois tellement choquantes que des femmes n’osent plus rentrer dans un cabinet médical, de voir de blouses blanches, de peur de ce qu’elle peuvent subir. Mettant ainsi parfois à risque leur santé.

POURQUOI NOUS SOMMES VICTIMES DE VIOLENCES GYNECOLOGIQUES

La violence gynécologique est malheureusement favorisée par plusieurs facteurs:

  • lorsque nous sommes malades nous sommes plus vulnerables
  • le respect qu’on a naturellement pour le corps médical et la confiance qu’on fait aux médecins et à leurs actes
  • il est difficile de contredire un médecin, souvent d’un certain âge et sur de lui
  • la position physique de soumission que une visite gynécologique nous impose, jambes écartées et coincées dans les étriers
  • la détresse dans laquelle on se trouve lorsqu’on a besoin d’une consultation gynécologique
  • une sensation de honte et la difficulté à raconter ce qui nous est arrivé

MON EXPERIENCE

Dans ma region nous sommes dans un vide médical (j’habite en Savoie, dans un petit village de montagne). Les gynécologues sont un denrée rare. On en trouve que de pas très délicats ni particulièrement à l’écoute. Si heureusement pour la plupart des besoins féminins on peut se retourner vers nos adorables sages-femmes! Il restent néanmoins des actes pour lesquels on a pas le choix que de recourir à un médecin. Notamment il m’est arrivé plusieurs fois de devoir prendre rdv un urgence chez un gynécologue pour avoir une echo pelvienne et localiser mon stérilet cuivre. Et là, à chaque fois, j’ai rencontré les mêmes problèmes!

Pour ce genre de rdv on ne peut pas choisir son praticien, on prend ce qui nous est proposé. Pressées d’avoir une réponse qui puisse nous tranquilliser.

Grace à mes lectures je sais qu’on peut demander une écho externe, bien moins invasive et désagréable. Mais quand le médecin m’a enfilé l’appareil à écho dans le vagin, sans rien me demander, je suis restée tellement abasourdie que j’ai pas eu le courage de répliquer.

De plus il a tout de suite remarqué ma vessie pleine (j’avais bu exprès afin de faciliter l’écho en externe) et m’a donc demandé (presque agacé) d’aller faire pipi pour la vider avant de pouvoir m’examiner.

De plus, il a continué en me demander à plusieurs reprise si j’avais fait déjà un frottis et si on m’avait fait la palpation des seins, alors que mon écho avait été prescrite par ma sage femme, que j’avais consultée le matin même!

MA (NON) REACTION

J’étais tétanisée et bien dégoûtée. Ma faiblesse face à cette violence m’a d’autant plus agacé car je savais pertinemment que ça en était une. La seule consolation était de me dire que je suis une femme d’un certain âge. J’ai eu deux enfants et pendant les grossesses j’ai appris à voir pas mal de monde m’observer dans les endroits le plus intime de mon corps. Et je ne suis pas particulièrement une personne pudique. L’expérience acquise m’a blindée.

Mais j’ai eu horreur à penser que à ma place il y aurait pu avoir une jeune fille qui consultait pour la première fois. Bien moins solide émotionnellement que moi. Et sur laquelle cette violence aurait eu un impact bien plus dévastateur.

CE QU’IL FAUT SAVOIR

Pour les éviter il faut savoir quels sont nos droits.

  • pour chaque acte sur notre corps nous devons donner notre consentement
  • nous n’avons pas besoin de nous deshabiller entierement lors d’une visite gyneco
  • il n’y a pas forcement besoin de toucher vaginal à chaque visite, ni de palpation des seins et si le médecin nous le propose nous pouvons le refuser
  • nous pouvons aller en consultation accompagnée, car la présence d’une autre personne peut nous donner courage ou notre accompagnant peut intervenir pour nous (je pense notamment au cas d’une jeune fille)
  • il faut parler de ce qui nous est arrivé, déconseiller tel médecin pour que ces experiences ne se répètent pas

Je pense que après avoir lu ces quelques lignes vous allez vous rendre conte d’avoir rencontré au moins une fois dans votre vie une situation similaire.

Nous devons nous affirmer, parler de ce que nous vivons et défendre nos droits de femmes et le respect de notre corps. Nous nous le devons à nos filles, pour qu’elles ne connaissent jamais de tels traitements.

Si vous avez envie de partager vos experiences je suis à l’écoute. Ecrivez moi ici ou en privé.

Francesca

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